Athérine

ATHÉRINE nf Petit poisson argenté circulant en banc près des côtes et des estuaires. Appelé aussi Abissia ou Cornichon (Atherina presbyter). NB : ce poisson de friture est aussi appelé Trogue sur le Bassin d’Arcachon.

Aubarède

AUBARÈDE nf Saulaie ou saussaie, formation végétale composée de Saules. « Elle bordait la rive de toute part, territoire amphibie des roseaux frémissants, vase sèche et craquelée jonchée de roseaux morts, terre instable fixée par les aubiers sauvages » (Pierre SIRÉ).

Araignée de mer

ARAIGNÉE DE MER nf Crabe pouvant atteindre 18 cm de longueur, possédant de nombreuses épines, avec des pattes longues et velues. (Maia squinado). Syn. : Abra [stg], à rapprocher d’Abraham [ptv] signifiant aussi Araignée de mer (Eric NOWAK).

Appelant

APPELANT nm Canard vivant utilisé à la chasse à poste fixe pour attirer les canards sauvages. Il existe aussi des appelants inertes en bois léger, et maintenant en matière plastique creuse et peintes, appelés formes.

Anguille

ANGUILLE nf 1. L’Anguille (Anguilla anguilla) se reproduit dans le Golfe du Mexique (Mer des Sargasses). On l’appelle Anghille, prononcé Andyille ou Anyille [stg, en particulier rive droite aval, et ptv-stg], Anguile [stg, en particulier Blayais, et ptv-stg], Angueuille [ptv-stg] , Angéle ou Anguìlo [gsc]. Emportés par le Gulf Stream, les larves aplaties ou leptocéphales, arrivant au large des côtes atlantiques se transforment en civelles ou pibales [gsc] de 6 à 7 cm. Elles remontent les embouchures de janvier à mars. Les jeunes anguilles se développent dans les marais, lagunes et plans d’eau (anguilles jaunes). Dès l’âge de 6 ans, mais plutôt entre 20 et 30 ans, elles sont prêtes à la reproduction, et elles subissent des transformations physiologiques pour affronter le dur voyage abyssal en sens inverse (anguille d’avalaison, « argentée », Mourgain ou Mourguin[1], ou en Saintonge : Morguin [stg], Marguin [stg, et en particulier estuaire de la Gironde rive droite], voire Margouille. En nord Blayais l’anguille d’avalaison est appelée curieusement Loubine alors qu’habituellement en ptv-stg le mot Loubine désigne le Bar…(Eric NOWAK, enquête ethnolinguistique aux environs de Saint-Ciers-sur-Gironde, années 1990). A noter que le mot Mourgain est attesté dans le Bassin d’Arcachon (acte notarié liquidant les biens d’Ernest de BOISSIÈRE à Audenge en 1895, Archives Municipales d’Audenge)
[1] Je n’ai pas trouvé d’explication à ce mot qui est plutôt gascon, dérivé peut-être de mourgoùs : morveux.

2. Bateau allongé et effilé historiquement utilisé pour passer les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle entre BLAYE et BORDEAUX.

Angélique

ANGÉLIQUE nf L’Angélique à fruits variés ou Angélique des estuaires (Angelica heterocarpa) est strictement inféodée aux estuaires atlantiques français et pousse sur le haut des vasières. C’est une grande ombellifère à fleurs blanches, endémique, rare et protégée. Les « galettes charantaises » sont souvent parfumées à l’Angélique, mais il s’agit d’une autre espèce à vertus médicinales (Angelica archangelica).

Anchois

ANCHOIS nm Ce petit poisson côtier (Engraulis encrasicolus), pélagique et grégaire se nourrit de plancton, d’algues et de minuscules crustacés. Syn. : Abissiou [ptv-stg].

Anatife

ANATIFE nm Crustacé vivant fixé à un support par une sorte de pied et possédant un squelette externe assemblé en plaques. Il respire et se nourrit en agitant ses branchies (Lepas anatifera). Syn. : Pousse-pied.

Acon, Accon

ACON, ACCON nm 1. Embarcation à fond plat pour décharger les navires.
2. Sorte de patin individuel formé d’un plancher allongé et de deux côtés, l’avant étant retroussé pour aller sur les vasières. Syn. : pousse-pied, commode. Il était utilisé aussi pour aller poser ou relever des filets à marée basse

Alose

ALOSE nf Poisson marin migrateur d’environ 65 cm, remontant l’estuaire en mai-juin pour se reproduire sur des frayères de graviers en Dordogne et en Garonne. Il y existe deux espèces très voisines : la Grande Alose ou Coulac [gsc] (Alosa alosa) et l’Alose feinte appelée Gatte [bordelais, ptv-stg] (Alosa fallax). En Saintonge, on l’appelle aussi Bichareyre ou Bicharaille.

Alluvion

ALLUVION nf Sédiment fin déposé en eaux calmes : alluvions fluviatiles anciennes (remplissage des bordures, marais asséchés) et alluvions actuelles visibles à marée basse (vases, sables et graviers de l’estran).

A paraître : "L'Estuaire de la Gironde" (juin 2009)

Plus vaste estuaire d’Europe, c’est une Gironde du début du XXème siècle qui apparaît dans cet ouvrage par le truchement d’une collection de cartes postales anciennes, du temps des gabares et des couraux, des carrelets et du caviar et de la naissance des stations balnéaires de l’embouchure comme Royan et Soulac… Dans un voyage initiatique, Jean-Yves Boutet enchaîne les images jusqu’au phare de Cordouan, nous faisant progressivement découvrir les paysages du plat Médoc comme les côtes rocheuses de Saintonge, les activités humaines du bord de la “rivière” comme celles des merveilleuses îles de l’estuaire. Il nous entraîne sous les ponts, nous fait naviguer sur les bateaux traditionnels, escalader les phares, et nous amène à la découverte des ostréiculteurs médoquins et des pêcheurs d’esturgeons d’avantguerre qui feront la gloire du caviar de Gironde.Axe de vie, la Gironde est aussi frontière entre deux rives, où ceux d’en face ne parlent pas la même langue… D’un côté le Médoquin, gascon en son finistère, de l’autre le Gabaye, saintongeais campé sur ses terres calcaires… D’un côté les estey de l’autre les étiers…, d’un côté les esquirres de l’autre les chevrettes... La collecte de ces mots forme un vocabulaire illustrant cette richesse et cette diversité des cultures humaines et de ses paysages. Enfin la Gironde n’est pas un fleuve en tant que tel, mais bien l’union de la Dordogne et de la Garonne, célébrée au Bec d’Ambès, distant d’une bonne cinquantaine de kilomètres encore du phare de Cordouan, signal séculaire des dangereuses passes d’entrée de ce majestueux estuaire.

Auteur : Jean-Yves BOUTET
Editions CONFLUENCES - Rue de la Devise 33000 BORDEAUX